28 novembre 2024
La bonne nouvelle est la sortie du nouvel album d'Alan Stivell. Il s'agit d'un double live symphonique enregistré avec l'Orchestre National de Bretagne. Comme il le dit lui-même "pour faire le tour du propriétaire" et c'est réussi car on retrouve les titres incontournables de sa carrière si riche "Son Ar Chistr", "Délivrance", "Brian Boru"...
2 CD et 1 DVD avec un documentaire inédit réalisé par Damien Stein sont réunis avec un livret de photographies de l'artiste et les paroles des chansons. Damien Stein est un réalisateur corse qui a rencontré l'artiste iconique. Alan Stivell a non seulement ressuscité la harpe celtique mais a aussi participé activement à la renaissance de la culture bretonne. Quand on réécoute "Délivrance" dont "il a légèrement mûri les paroles" précise t-il, le sentiment de fierté d'être breton est aiguisé, un sentiment étouffé en 1974 à la création de ce titre militant. Les Bretons redécouvraient leur musique, leur langue et leurs racines et Alan Stivell a été l'un des artisans de ce renouveau. Hier comme aujourd'hui il puise son inspiration dans la musique traditionnelle mais a toujours été ouvert à toutes les sonorités du monde tout en cultivant sa bretonnitude. Rien de surprenant donc qu'il ait choisi de revisiter son répertoire en version symphonique. Rien d'étonnant non plus qu'il ait choisi l'Orchestre National de Bretagne. Et enfin quoi de plus naturel qu'il termine ce nouvel album avec l'indispensable "Bro Gozh Ma Zadoù".
Bevet Alan ! Bevet Breizh !
Ci-dessous extrait du Bro Gozh en version symphonique.
Extrait de l’Hymne national breton (avec un nouveau couplet) Version du BRO GOZH qu'Alan Stivell a interprété avec 70 musiciens, chanteurs et techniciens, dont le central Orchestre National de Bretagne, en avril 2022, à Rennes-Liberté et Paris-Pleyel.
Paroles de Délivrance 1974
Voici venu le temps de délivrance
Loin de nous toute idée de vengeance
Nous garderons notre amitié avec le peuple de France
Mais nous abattrons les murailles honteuses
Qui nous empêchent de regarder la mer
Les miradors qui nous interdisent nos frères
De Galles, d'Ecosse, d'Irlande
Et nous, dont le nom connu des goélands et des cormorans
Fut banni de tous les langages humains
De toutes les bibliothèques, de toutes les cartes terrestres
Nous ouvrirons nos coeurs
De paysans et de marins-pêcheurs à tous les peuples
De la planète Terre
Et nous offrirons nos yeux au Monde
Est-ce prétentieux de nous croire égaux ?
Est-ce trop demander que de vouloir vivre ?
Nous ferons tomber la pluie sur le monde meurtri
Et nettoyer le sang graisseux dont se nourrissent
Les soi-disant puissants
Et donner à boire aux assoiffés de justice
Et les feuilles repousseront de Bretagne en Espagne
Du Mali au Chili, d' Indochine en Palestine
Bretagne, centre du monde habité, tu seras
Un refuge pour les oiseaux chassés pétrolés
Pour les femmes, en prison, torturées
Pour les vieillards bombardés
Celtie, au croisement des peuples du Nord
Et du Sud, aux confins du vieux monde et du nouveau monde
Aux frontières de la terre et de la mer
A la limite du monde visible
Et du monde invisible....